D’OÙ VIENNENT-ILS ?
C’est en quelque sorte notre “programme de démarrage pour la vie“, leur rôle est d’assurer notre survie et de nous permettre de devenir autonomes.
Comme tout réflexe, les réflexes primitifs sont des mouvements involontaires, déclenchés par un stimulus externe. A la différence d'autres types de réflexes (posturaux, de vie...), les réflexes primitifs ont la particularité de s'intégrer naturellement durant la première année de vie du bébé, laissant place à des mouvements maitrisés et volontaires.
Ils sont innés, programmés génétiquement, peu importe les origines ou la culture de l’être vivant qui en est porteur. Homo Sapiens est l’espèce ayant le plus vaste programme de patrons réflexes.
A ce jour, plus de 120 réflexes ont été découverts. A la naissance, médecin ou sage-femme vérifie la présence d’une dizaine de ces réflexes afin de s'assurer de la santé neurologique du nouveau-né.
QUE SONT LES RÉFLEXES PRIMITIFS ?
Quelle est l'origine des réflexes primitifs ?
La partie la plus primitive de notre cerveau, le cerveau reptilien est apparu chez les poissons il y a environ 500 millions d’années. Il s’est ensuite développé chez les amphibiens et a atteint son stade le plus avancé chez les reptiles, il y a plus ou moins 250 millions d’années.
Les réflexes primitifs sont régis par une partie de ce cerveau reptilien, le tronc cérébral. C’est cette partie la plus archaïque de notre cerveau que nous avons en commun avec toutes les espèces animales car elle permet à chaque nouveau né de passer les étapes nécessaires à sa survie et à son évolution vers l’autonomie.
Cette partie primitive du cerveau assure les fonctions vitales et automatiques de l’organisme: régulation cardiaque, respiration, température corporelle, mais aussi équilibre, déglutition…
UN PEU D'HISTOIRE
« Les réflexes primitifs , dits aussi archaïques, primordiaux ou néonataux, forment l’essentiel de la gestuelle du nourrisson. Ces réflexes sont censés rester actifs durant les premiers mois de la vie, pour perdre progressivement de leur importance à mesure que se créent les connexions neuronales cérébrales et que le nourrisson gagne en contrôle postural et moteur ».
Moira Dempsey-Fondatrice méthode RMTi
“Les réflexes du nourrisson influencent le développement moteur et ce dernier est d’une importance cruciale pour le développement du cerveau, pour les processus mentaux et intellectuels de la vie future de l’individu. Non seulement les réflexes archaiques constituent la base neurologique pour développer le contrôle de nos mouvements, mais ils sont importants car ils nous protègent et nous aident à survivre dans des situations de stress“
Svetlana Masgutova-Fondatrice de la méthode MNRI
Plus de 120 réflexes ont été découverts
Moins d’une dizaine de ces réflexes sont testés à la naissance afin de vérifier la santé neurologique de l’enfant, mais plus de 120 ont été découverts. Voici quelques exemples :
Le réflexe de Paralysie par la peur : En cas de danger il y a 3 réactions : figer, fuir, ou lutter. Ce réflexe de paralysie par la peur s’occupe de la partie “figer“. Figer pour ne pas être vu par le prédateur et ainsi survivre.
Le réflexe de Moro : Permet d’ouvrir les alvéoles pulmonaires lors de la première inspiration extra-utérine. Moro est quant à lui impliqué dans les réactions de fuite ou de lutte.
Le réflexe de succion : permet au nouveau-né de s’alimenter, de téter pour prendre des forces afin de continuer à vivre et de se développer.
Le réflexe d’agrippement palmaire : à l’époque où nous vivions dans les arbres, il fallait être accroché très fort à la fourrure de la mère qui devait avoir ses mains libres.
Le réflexe de Galant : Vestige de la période amphibienne, le réflexe de galant joue un rôle très important au moment de la descente dans le canal utérin.
Le Réflexe Tonique Labyrinthique: Le RTL contribue au contrôle de la tête et à l'instauration du tonus musculaire, très importants pour le système vestibulaire (responsable du sens de l'équilibre).
Le Réflexe Tonique Asymétrique du Cou : Si la tête tourne d'un côté, Les membres du même côté vont se tendre et ceux du côté opposé vont se plier. Le RTAC Permet de croiser la ligne médiane qui sépare le corps entre la gauche et la droite. Il est très présent dans le processus de naissance.
QUELQUES EXEMPLES DE RÉFLEXES PRIMITIFS
QUEL EST LEUR RÔLE ?
À quoi servent les réflexes primitifs ?
Les réflexes primitifs ont pour rôle d’assurer notre protection et notre survie, ainsi que de nous amener à l’autonomie.
Ils permettent, entre autres, au nouveau né de se retourner dans le ventre de sa mère,de naître en se frayant un passage dans le canal utérin, de s’alimenter pour prendre des forces, de ramper puis de marcher.
Ce sont des réflexes de protection ( ex: RPP, Moro, agrippement… ) et de développement ( ex : RTL, RTAC…).
Ils constituent la base de notre gestuelle dès le stade intra-utérin, jusqu’à plusieurs mois de vie extra-utérine. Ces réflexes sont fondamentaux dans le développement de tout nouveau né, particulièrement chez bébé sapiens qui est le mammifère ayant le plus long délai de maturation après la naissance. Ils participent à la maturation du cerveau, au développement moteur et cognitif, à l'intégration sensorielle et posturale ainsi qu’à la vie émotionnelle du bébé, adulte en devenir.
Ils sont essentiels à notre survie et notre développement.
Nous parlons d’intégration réflexes car tant que le réflexe est actif, “non-intégré“, le mouvement involontaire s’impose. L’intégration réflexe permet la maîtrise naturelle du mouvement.
Avant d'être intégrés, les réflexes se sont activés, pour ensuite maturer alors ils ont pu laisser la place à des mouvements maitrisés et volontaires. C'est la fin du mouvement involontaire que nous appelons l'intégration.
POURQUOI PARLE T'ON
D'INTÉGRATION ?
LEURS IMPACTS
Des réflexes intégrés
Comme nous l'avons vu, les réflexes primitifs permettent au nouveau né de se développer et de devenir autonome en lui permettant de passer les différents stades de son développement.
Plusieurs étapes sont nécessaires à l'intégration des réflexes. Une fois ces étapes passées et bien intégrés, les réflexes laissent la place aux mouvements volontaires et maitrisés.
Ainsi, petits et grands sapiens accèdent en toute fluidité à leur plein potentiel tout en se sentant pleinement en sécurité dans le monde., ne se demandant pas s’il saura réagir adéquatement en cas de danger, car se sentant en sécurité il vit confiant.
Face à un danger réel, il saura l’évaluer et réagir de manière appropriée.
LES RÉFLEXES NON-INTÉGRÉS
Une entrave au niveau de l’intégration des réflexes primitifs constitue une entrave à l’accès aux habiletés fines, comme si les voies de communications entre le tronc cérébral et les autres parties du cerveau étaient encombrées.
Toujours présent, le réflexe s’impose et “prend la place“ d’autres habiletés, le mouvement involontaire rendant l’action volontaire plus difficile à réaliser. ( ex : comment écrire avec fluidité avec un réflexe de grasping actif ? ou être bien assis sur sa chaise et recopier au tableau avec un RTL toujours présent ? )
Des réflexes primitifs (ou archaïques) persistants peuvent affecter différentes sphères chez la personne.
Ainsi, ils peuvent amener des difficultés sur le plan cognitif, moteur et physique, ou émotionnel.
Sphère cognitive
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Difficulté avec les apprentissages structurés
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Troubles «dys» (dyslexie, dyspraxie, dyscalculie…)
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Agitation constante, impulsivité, TDA/TDAH
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Difficulté de concentration, étourderie, tête en l'air
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Mémorisation difficile
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Lecture pénible, difficulté à suivre un texte
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Confusion de certaines lettres
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Difficulté à tracer, écrire
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Retard ou difficulté du langage
Sphère motrice et physique
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Difficulté à têter, à ramper, fait du 3 pattes, marche sur les fesses,
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Retards moteurs, manque de coordination, manque d’équilibre
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Hypertonique/hypotonique
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Marche sur la pointe des pieds, s’assoit en “W“
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Manque de contrôle de la vessie
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Sensibilité sensorielle (son, lumière, toucher, odeurs)
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Tourne sa feuille sur le côté pour écrire ou lire
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Chatouilleux
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Ne tient pas en place, parfois même en dormant
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Troubles du sommeil
Sphère émotionnelle
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Difficulté dans la compréhension et l'expression des émotions
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Hypersensibilité
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Grande timidité, allant jusqu'au mutisme
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Accès de colère
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Manque de confiance en soi
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Faible tolérance au stress
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Angoisse et anxiété
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Peurs irrationnelles,
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Difficulté d'adaptation face aux changements
L’intégration des réflexes peut se faire en complément d’un suivi en orthophonie, psychomotricité, ostéopathie, orthodontie, etc…
La praticienne n’est en aucun cas habilitée à établir un diagnostic. Les techniques proposées ne sont en aucun cas de la médecine et ne remplacent ni un avis ni un traitement médical.
QUAND CONSULTER ?
Quand vous en ressentez le besoin, quand vous vous sentez prêt.
Si vous reconnaissez votre enfant dans les signes de non-intégration ou même si vous vous reconnaissez vous-même. Il n'y pas d'âge pour travailler l'intégration réflexes.
J’ai découvert les réflexes primitifs alors que j’étais responsable pédagogique d’un site de tutorat, pour un programme de prévention au décrochage scolaire. Nous avions une super équipe pédagogique, une capacité souvent de 1 adulte pour 1 étudiant. Nous accompagnions des jeunes persévérants et intelligents, mais malgré tous leurs efforts, beaucoup étaient en échec scolaire. C’est à force de chercher des solutions que j’ai assisté à la conférence d’Agnès Canu Martin “Réflexes Primitifs : un autre regard sur les difficultés d’apprentissages“. J’ai su que je venais de trouver la clé que je cherchais depuis tant d’années.
C’est cette histoire qui me vient ici, car les personnes que je rencontre sont souvent des personnes qui me disent avoir tout essayé avant.